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Mardi (28/11/06)
124 - ENTOURÉE DE SILENCE SURTOUT JAMAIS VU UNE FEMME AVEC AUTANT DE SILENCE AUTOUR D'ELLE

 

entourée de silence surtout

jamais vu une femme avec autant de silence autour d’elle 1

l’avenir c’est radio frequency identification

lmcu fournit environ 35% de la production journalière d’eau

en moyenne 189 000 m3 par jour

emmerin 1870 est la plus anciennes des usines de production

un coach anti-crise  laure au 06.63.69.60.98

le décolleté d’elisabeth kontomanou

123,3 millions de voyageurs c’est déjà historique

enfin un stade de 50 000 places avec une pelouse amovible

giscard peut reconnaître un verseau dans la rue

je suis un verseau sous le seuil de pauvreté

vous avez une demi-heure de retard

et elle avec sa blouse trois mois

on va finir ensemble misogyne

tiens bernard à ce soir ou jamais

si je lui envoyais

comme au bon vieux temps

comme on dirait la haute égypte

mon son slip string pour noël

la musique passe par la femme

mes parents m’ont invitée mais j’irai pas

c’est quoi ce truc à propos de l’adversaire

tout ce qu’il attaque on le défend

tout ce qu’elle défend on le matraque

on sera peut-être encore ensemble

notre dernière nuit au lit avant le déluge

oh le pavillon en viande saignante sur la soie

des mers et des fleurs arctiques

lucette s’achète une jupe et des chaussures

à la mode de 39

louis travaille comme dix et exhibe sa canne

la chienne 12 chats un hérisson 30 ou 40 mésanges

c’est le 5e noël en exil au hareng fumé et porridge

j’ai avalé une crêpe avec de la choucroute

une mousse de crème fouettée nature

café chocolat du docteur ricaud

étant enfant charles comme moi voulait être

tantôt pape tantôt comédien

mais un pape militaire

immense benvenuto en v.o italien

barre la une du quotidien populaire sabah

mon grand cousin a enterré sa belle-mère

et est retourné à istambul

alors que tourterelle rentre et écrit sad to leave

pour repartir seule jusqu’à noël

sans voisins sans internet sans bruit

ton absence elle va m’empoisonner

elle ne me tuera pas

je ne veux pas d’autre femme

je ne veux pas d’autre assassin 2

 

                                                                         28/11/2006 17:17 



1 – Eric-Emmanuel Schmitt, Petits crimes conjugaux. Editions Albin Michel, 2006, p.71.

2 – Ibid. p.116.

Ecrit par brems, à 01:06 dans la rubrique AujourNuit.
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Mercredi (01/11/06)
123 - MAIS POURQUOI AURAIS-TU ENVIE D'UNE PROSTITUÉE QUE PEUT-ELLE FAIRE QUE JE NE FASSE MOI

mais pourquoi aurais-tu envie d’une prostituée

que peut-elle faire que je ne fasse moi 1 

tout gaspillage est une faute

plutôt une prostituée que la masturbation

qu’est-ce que le cerveau sinon de la moelle

garder son sperme c’est se garder comme une plante

dressé vers le ciel selon l’axe

sexe colonne vertébrale cerveau

ceux qui se vident de leur humeur moelleuse sont malades du dos

oui la continence nous fait tenir droit

et elle la semence peut se transformer en une force spirituelle

voltarene apranax myolastan solupred

moscontin 3 boîtes pour la fin

j’ai envie de customiser ma fin de vie

point barre total je me spasme

non c’est elle qui me vire

on n’est pas des sauvages mais avant la fin de l’année

vous devez quitter le domicile conjugal

pour les chats je n’ai jamais perdu mon temps

en 28 ans de carrière d’où mes honoraires

demandés justifiés conséquents conformes

y’a plus photo félixe s’est tirée

la queue devant et elle vous emmerde

cela demande d’abord que l’on sache quelque chose

de l’oubli de l’être et de la dévastation de la vérité

gommage corps aux sels marin anti-stress 39 euros

à partir de 3,50 euros la zone d’épilation de votre choix

l’homme peut-il être encore touché

quand la détresse est celle de

l’absence de détresse

lundi je recherche une crapaudine

mardi un purgeur à flotteur

à installer verticalement

mercredi des fleurs encore des chrysanthèmes

jeudi une carte mère

vendredi le boulevard du petit quinquin

samedi un peu d’affection

dimanche une chambre meublée

lundi je lis petits crimes conjugaux

mardi je n’ai pas pris le bus depuis 1998

aussi coupé pour ma dernière fois la pelouse

mais que faire des fleurs

si je pouvais devenir l’un d’eux

si je pouvais seulement abandonner la langue que je parle

ce que je suis ce que je possède 2

 

                                                                                                       01/11/2006 15:46 



1 – Jerzy Kosinski, Les pas. Editions Le Livre de Poche, n°4845, 1976, p.67. Traduction Paule Gertrand.

2Ibid. p.147.


Ecrit par brems, à 16:13 dans la rubrique AujourNuit.
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Mercredi (30/08/06)
122 - IL N'A JAMAIS ÉTÉ AMOUREUX IL EST RESTÉ TOUTE SA VIE CÉLIBATAIRE IL N'A PAS EU DE MÄÎTRESSE NI D'ÉPOUSE...

 il n’a jamais été amoureux

il est resté toute sa vie célibataire

il n’a pas eu de maîtresse ni d’épouse

il fait partie de ces grands hommes

comme newton et robespierre que la chair féminine

a toujours laissés de marbre 1

quelqu’un qui a du talent est toujours repéré

dit hervé de la martinière à nicole lattès

joëlle losfeld approuve mais reçoit

tout de même par la poste

5 manuscrits par jour souvent nuls

une pause bourse

l’euro est à 1,2769 dollar

le baril à 74,23

on recommence notre débat du lundi

sur les pépites littéraires

pas de dérive poeple dans la littérature

enchaîne joëlle qui sélectionne elle-même

sans une armée de lecteurs

selon le style et surtout l’histoire au bout de 5 lignes

tu exagères dit nicole allons jusqu’à 5 pages

la consultation passe à 21 bientôt à 23

franck est en vacances à ain kebira avec wahiba

sa cote a encore pris de la valeur

toujours sous contrat avec marseille 35° jusqu’en 2010

beyrouth 31° jérusalem 32° new delhi 34° rio 19° buenos aires 9°

deneuve me pompe et tautou m’assomme m’assombrit m’assoupit

l’été je mange des nouilles

l’hiver je préfère des pâtes

emmanuel connaissait la sensualité

puisqu’il appréciait la nourriture

emmanuel écrit à la municipalité pour que les prisonniers

cessent de chanter

à 40 kms de königsberg il a le mal de mer

remonte-il sa pendule même sans devoir conjugal accomplit

pause bourse ou bière

les ventes ont chuté de 25 % en 25 ans

la production est passée de 24 millions d'hectolitres en 1976

à 16,8 millions en 2005

ensuite nicole a annoncé

qu’il est décédé à 79 ans des complications d'une opération

qu'il avait subie au genou en début de semaine

bon et après vous voulez que je vous raconte

à l’instant le coup de fil de jacqueline

sur son portable qu’elle doit consommer avant le 4

ou la conversation des deux sœurs

lors de ma visite samedi chez bernard

rien vous préférez lire le dossier

sur l’amour vu par les grands philosophes

puis celui de l’immobilier

puis ceux sur la rentrée littéraire

bien sûr la panique de la masturbation nous a quittés

mais peut-être est-ce seulement une question de mots 2

                                                                                                                        30/08/2006 18:33

  


1 – Jean-Baptiste Botul, La Vie sexuelle d’Emmanuel Kant. Editions 1001 Nuits, 1999. Traduction Frédéric Pagès. p.18.

2 - Ibid. p.63.


Ecrit par brems, à 20:13 dans la rubrique AujourNuit.
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Jeudi (27/07/06)
121 - J'AI FINI PAR LA CONVAINCRE QU'UNE VIE SANS FEMME SANS AMI SANS PERSONNE POUR DÉRANGER COMME DIT MAMAN ÉTAIT PRÉFÉRABLE À TOUTE AUTRE

 

j’ai fini par la convaincre qu’une vie

sans femme sans enfant sans ami sans personne

pour déranger comme dit maman

était préférable à toute autre 1

comme iban mayo j’ai mal au genou

comme cioran ou leopardi j’ai trop chaud

comme cézanne j’ai caché à mon père

l’existence d’hortense et de paul

mais vous n’êtes pas cézanne enfin

ce cul rétréci se croit même supérieur

l’opium rétrécit les pupilles

leurs conneries aussi et dire qu’on se revoit

le 4 août à quelle heure déjà

à l’heure où van gogh offre son oreille

à une prostituée

mais vincent va encore me dire

que je ne suis pas vincent

ni stendhal en cet été 1815

qui d’après ses notes a assez d’argent

pour monter

des centaine de femmes des plus passables

on choisit ensuite

la chaleur m’ôte les idées à 1h½

on devrait tout laisser inachevé c’est mieux

mais vous n’êtes pas henri non plus

vous n’avez pas 49 ans et nous ne sommes pas

à rome le 4 juillet 1832

alors revenons ici

tante edwige et jadwiga viennent d’avoir 100 ans

tante anna 98 votre cousine lili 51

votre mère 77 samedi prochain à 10h40

et il y a un an à 13h30 vous demandiez l’heure

revenant de la salle de réveil dans votre chambre

donc si on aime dieu alors qu’on pense

qu’il n’existe pas il manifestera son existence

Il faut être décidé quand on veut faire une chose

qui nous plaît et à laquelle on pense depuis longtemps

a confirmé l'actrice la comédienne la star sophia loren 71 ans

dans le plus simple appareil

 juste vêtue de boucles d'oreilles en diamants

interdit de résider de travailler ou de se promener à moins de 300 m

d'un lieu de culte d'une piscine publique d'un terrain de jeu

ou d'un arrêt de bus scolaire en géorgie

 les 9 000 contrevenants délinquants sexuels

fichés sur internet avec leur adresse et leur photo

 sont passibles de 10 à 30 ans de prison

même pynchon l’invisible y est pour 17 € 992 pages sans titre

la canicule a déjà avalé 40 personnes de plus de 75 ans

 10 adultes présentant des pathologies dont 3 obésités importantes

8 personnes au travail exposés du fait d'un métier manuel au soleil

3 sportifs 2 sdf et 1 enfant

31 à bagdad et 9 soldats au liban sud

mais ouf  26 500 demandeurs d'emploi en moins en juin

y’en reste 2 186 000 soit 9 % de la population active

après le film nora s’est amusée à traduire en chiffres

tout ce que je disais elle m’a dit je peux même chiffrer

tes pensées intérieures

je lui ai dit alors là ça m’étonnerait parce que j’en ai jamais 2

                                                                                                        27/07/2006  17:17

 


1 - Lydie Salvayre : La déclaration. Editions Julliard, 1990, p.61.

2 - Ibid.p.131.


Ecrit par brems, à 21:56 dans la rubrique AujourNuit.
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Jeudi (29/06/06)
120 - MAIS SEPT CENTS JOURNÉES DE VIE LIBRE C'EST QUELQUE CHOSE SEPT CENTS SOIRS JE ME COUCHERAI SANS LE MOINDRE SOUCI DU LENDEMAIN

 

mais sept cents journées de vie libre

c’est quelque chose

sept cents soirs je me coucherai

sans le moindre souci du lendemain 1

je redors dans la chambre jaune

on est donc en juin

il reste de cézanne un peu plus de 800 toiles

350 aquarelles et 350 dessins

j’ai réparé le store du bureau

installé celui de la cuisine

cassé le ressort de la bonde du lavabo

grenat où mon cul est à présent guéri

on va certainement divorcé donc déménager

comme paul pas loin de 800 toiles à caser

et 240 cartons de journaux et magazines

et 6666 livres plus les paperasses

deux ou trois chemises et un pantalon

et les chattes c’est pour qui

donc peinard jusqu’à la fête des mères

vers la fin mai 2008

les vidanges sont faites les bleus sont qualifiés

le soleil est revenu

les vacances approchent

les baigneuses le triomphe de flore

irai-je au tholonet me requinquer

ou encore à la clinique du croisé me faire aveugler

gérard a annulé mon rendez-vous

vincent reporté au vendredi suivant

si je faisais pour passer le temps

des cartes de visite à mes minous

comme loti à ses moumouttes

ou non s’asseoir simplement au soleil

oublier cette douleur à gauche

dans la poitrine

un mauvais tacle hier soir

une courte nuit à 7h déjà sur pied

me voici donc seul sur la terre

à attendre de rendre un jour prochain

à la meilleure des femmes

l’assistance que j’en avais reçue

paul reste plongé dans des irrésolutions sans fin

ira-t-il au dîner que donne nina

un kilo de vert est plus vert qu’un demi-kilo

je préfère le terme désarroi

même page que désargenté

bouleversé par la vision de la soubrette

paul marmotte que c’est effrayant la vie

il est arrivé une petite femme brune

pas mal

tout de suite je l’ai aimée 2

                                                               29/06/2006 11:40

                                                                                    


1 - Tristan Bernard : Aux abois. Editions Albin Michel, 1933, p.114.

2 -  Ibid. p.66.


Ecrit par brems, à 11:57 dans la rubrique AujourNuit.
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Lundi (29/05/06)
119 - EN VIEILLISSANT IL CHERCHA À SE DÉBARRASSER DU PLUS DE LIVRES POSSIBLES

 

en vieillissant il chercha à se débarrasser du plus de livres possible

pas de dante bien sûr

dont il possédait de nombreuses éditions 1

allô tu pourrais me rendre

mon secrets de famille de tisseron

le psychanalyste et

harry potter avec le phénix

pour dimanche tu lui dis c’est bon

bonne journée

un peu de crème lavante handzeep

et mycolog ou dexeryl

le cul dans la vasque rouge

plutôt bordeaux

l’eau est tiède

valverde fait le doublon

la flèche et liège

comme seuls kubler et eddy en 72

à midi pile

madame rolin avale un faux repas

un potage en sachet

aux poireaux aux sept légumes à la tomate

à midi deux j’ai télédéclaré mes impôts

mon identifiant et mon mot de passe

beckett et dante

c’est pas son anniversaire aujourd’hui

alors peut-être un repas

sobre et sensuel avec du vin ordonné par jim

même temps samedi que le 7 mars

il ne peut rien faire pour moi

pas assez psychotique

l’heure passe on programme la prochaine

non pas le 29 juillet

c’est l’anniversaire de ma mère

mais c’est à dire qu’avant je suis absent

disons alors le 24 juin

j’espère que c’est pas la finale

non c’est l’anniversaire de chabrol

le retour à la norme me paraît

plus inquiétant que la folie

sam a mangé de tout

mais n’a pas touché au dessert

une compote de poires

 franchement ri puis s’est tourné

 vers la cheminée et nous avons

de nouveau récité le quatrain de landor

je n’ai lutté contre personne

car personne ne valait un conflit

j’ai aimé la nature et non moins l’art

j’ai chauffé mes mains au feu de la vie

il s’éteint je suis prêt pour le départ 2

 

                                                                                       23/05/2006  11:59

 


1 – Anna Atik : Comment c’était. Souvenirs sur Samuel Beckett. Editions Le Seuil – Collection Points n°P1429, 2006, p.80.

2 – Ibid.p.98.


Ecrit par brems, à 20:05 dans la rubrique AujourNuit.
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Vendredi (26/05/06)
118 - DE TOUT CELA IL EN EST RÉSULTÉ UNE TRISTESSE INFINIE

de tout cela il en est résulté une tristesse infinie

elle s’était comme le premier jour

frotté les seins avec de l’eau de rose

c’est fini je ne la reverrai plus 1

premières tulipes

mon baudelaire est au lycée baudelaire

pas de muguets mais des myosotis

herbe d’amour oreille de souris

vergissmeinnicht forget-me-not

ne m’oubliez pas

il cherche la solitude mais amour l’y poursuit

il ne veut pas se donner la mort mais il la désire

il se lamente d’être trop éloigné de sa dame

rencontre le 6 avril en l’église de sainte-claire

aveuglé par la poussière

son cheval glisse au bord d’un ravin

fait don au jeune moine agostinien luigi marsili

de l’exemplaire des confessions reçu en 1333

frappé d’un accès de fièvre

il meurt peu après minuit

enseveli dans l’église paroissiale d’arquà

le 18 et 24 juillet 1374

avale 2 gélules de dextropropoxyphène

3 gouttes de bacicoline

accroche suspend le linge

appelle minou le chat sans nom encore

trouvé samedi dans le moteur

celui qui sait qu’il brûle brûle dans un petit feu

milan classica biblioteca italiana 1824

en 2 volumes acquise à l’âge de 20 ans

premier volume pas annoté

contrairement au second

est-ce le pire ou ce sera encore pire

dès que vous êtes décidé on fait une biométrie

un rendez-vous entre les deux

et on avise programme la suite

la suite comme en juillet dernier

jette ton œil froid

sur ta vie sur ta mort

cavalier passe ton chemin cet été

7h on ne part que le lendemain

jeudi 18 juillet 1850

à cause du tourbillon

c’est pendant que je dormais que le bateau est parti

je n’ai pas vu s’en aller à l’horizon la terre d’égypte

je ne lui ai pas fait mes derniers adieux

y retournerai-je 2

                                                               10/05/2006  15:59

  


1 – Gustave Flaubert : Voyage en Égypte. Editions Grasset, 1991, p.363.

2  - Ibid. p.447.


Ecrit par brems, à 18:29 dans la rubrique AujourNuit.
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Jeudi (20/04/06)
117 - IL ET DIFFICILE DE GARDER SON CALME AU MILIEU DE TORRENTS DE BASSESSE ANXIEUSE QUI VOUS OBLIGENT À UN GASPILLAGE DE FORCES DÉFENSIVES ABRUTISSANT PAR DÉFINITION

 

il est difficile de garder son calme

au milieu de torrents de bassesse anxieuse

qui vous obligent à un gaspillage de forces défensives

abrutissant par définition 1 

non jean-raymond n’a pas soudé pendant 3 h

le plomb c’est de l’argent pour lui

les briques et le trou depuis 15 jours

sous ma fenêtre ça commence à m’inquiéter

et ce coliposte 4 passages

une vice dans mon energy michelin

je lui recopie sa demande

300 € pour lisbonne portugal

elle grande noire ne sait pas écrire ni recopier

mais vous lisez là donc vous pouvez écrire

non merci

j’ai mis du linge à laver dans la corbeille

plein avec 3 points d’exclamation

et elle est toujours sur répondeur

pas sommeil pas faim pas rêvé

pas branlé pas besoin de parler

ni de sortir mais une chiasse hier

leopardi m’écrit sans rougir

qu’il n’aime personne

c’est pas une question d’âge

ni un attiédissement des passions

puisque nous érectionons bien tous les matins

c’est par nécessité naturelle

et encore le moins possible

qu’il s’aime lui-même

la grande aventure aujourd’hui

me souffle monsieur n

c’est de savoir être seul

elles sont depuis toutes rentrées et reparties

c’est tellement mortel ici

si j’invitais sam ce soir à croquer

un faux-filet de bœuf mariné à l’échalote

 un café liégeois

et une pleine bouteille de grant’s

ça tombe bien j’ai pas de chien

il me lira un peu de molly mollo

ou rien ou paroles de louÿs

tout le monde n’a pas comme moi

des cheveux assez longs pour s’essuyer la jouissance

ou bien rien merde

toutes ces salades sont attirantes un moment

quand on est jeune donc agité pessimiste

mais ne résistent pas 

au printemps italien 2

 

                                                                                                                        20/04/2006 17:19

 



1 – Philippe Sollers : Une vie divine. Editions Gallimard, 119 (2006). p.502.

2 – Ibid.p.466.


Ecrit par brems, à 17:36 dans la rubrique AujourNuit.
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Mercredi (15/03/06)
116 - Le fait qu'il ne l'embrassât jamais

 le fait qu’il ne l’embrassât jamais

je parle de la secrétaire

rendait-il la situation meilleure ou plus inquiétante

la femme restait indécise

il n’embrassait jamais personne 1

le chat moi m’embrasse

à mon avis elle est le chat

dans un changement de cycle

le printemps arrive il me suit partout

n’a pas dormi de la journée

on a lavé les fenêtres ensemble ce matin

et classé les 35 billets de train

après-midi les rideaux et l’aspirateur

et un peu de lecture

corot par elie faure

et le plaisir de souffrir de botton

il n’entra à la sixtine qu’en 1843 et dit

tiens voilà que je comprends daumier maintenant

par téléphone elle m’embrasse beaucoup

sa fille aussi à tout bout de champ bisous

ça en dit long sur la désertification sensuelle

comme dirait ma divine chatte

qui regarde les oiseaux du jardin

par contre mère jamais ni sa fille

ni la sienne en aura-t-elle une aussi

commérage imbécillité platitude

les mères se vengent à travers leurs filles

je vous embrasse de toute mon âme

l’atelier le beffroi de douai port-marly

la jeune grecque la cathédrale de sens

la liseuse qui est dans les toilettes

quand millet mourut dans la gêne

un mois avant lui il envoya à sa veuve

dix mille francs

ça ne doit pas faire loin dit elie

de cent mille d’aujourd’hui

trois cent dix mille de nos jours

ou 47 319 euros

chevrolet tahoe 5.3 v8 4x4 ou lotus exige coupé

mercedes slk 350 coupé-cabriolet ou saab 9-3 cabriolet 2.8t

ce soir-là le père corot dit à adèle qu’il déjeunerait là-haut

lady bird aussi veut nous quitter

me demande d’abandonner ernesto sur un banc

elle voulait parler de cette éternelle dictée

ces dix heures par jour d’intimité à deux

sans rien entre eux

sauf un crayon et un flot de mots 2

 

                                                                                15/03/2006 16:42

                                                       

1 – D.H. Lawrence : L’amazone fugitive. Editions Stock, 1995, p.81. Traduction de Jeanne Fournier-Pargoire.

2 – Ibid. p.76.


Ecrit par brems, à 16:38 dans la rubrique AujourNuit.
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Mardi (07/03/06)
115 - où cesse la solitude commence la foire et où commence la foire commence aussi le bruit des grands comédiens et le bourdonnement des mouches venimeuses

où cesse la solitude commence la foire

et où commence la foire commence aussi

le bruit des grands comédiens

et le bourdonnement des mouches venimeuses 1

alors que je transactionne

flaubert en égypte pour 12 euros

muray  braoummm braoummm braoummm

ce qui viendra plus tard personne ne le sait

c’est peut-être en valsant qu’on viendra sur la terre

4 900 œuvres et 38 000 livres

quittent le mam déménagent

alain depuis plus de 20 ans au nord de rome

à haute voix dans la dictée

il écrit sans inscrire

jacques dans la salle de bains

devant son chat est saisi d’un sentiment

de pudeur et même de honte

nu j’écoute le coup de grisou de 74

pierre assez monochrome et gris et aigri

écrit ses carnets pas des journaux et

ennuie thomas qui ne lui pardonne pas

ses réticences au sujet de witold

il miaule elle a faim veut aussi sortir

c’est une idéologie pour cadres

allô pardon je ne suis pas chez chantal

provincial pas universel

des crimes staliniens découverts par des ex-maoïstes

allô regarde vite à la trois je passe

estime de soi narcissisme doute honte

allô pouvez-vous venir plutôt le 8 à 8h00

je préfère 20h30 on écoute moins aux portes

jean-louis demande à michel

un peu de bonne humeur qu’il s’interdit

comme toujours chez pascal

la douleur est agissante jamais implorante

d’après didier ça dépend des adjectifs

ou des fringues japonaises pas facile à repasser

philippe en été retourne dans le tarn-et-garonne

on est tous bien né quelque part

en république tchèque il y a des boites d’abandonnés

prokofiev n’a rien vu rien entendu

ni gdf ni suez

oui je voudrais que la terre fût prise de convulsion

quand un saint et une oie s’accouplent 2

                                                                                                   07/03/2006 17:41

                                                                                                       


1 – Friedrich Nietzsche : Ainsi parlait Zarathoustra. Editions 10/18, n°646, 1977.p.48.

2 – Ibid. p.65.


Ecrit par brems, à 22:39 dans la rubrique AujourNuit.
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